Lorsqu'elle a renoué avec la famille de son père, Niah a reçu une multitude de livres : des recueils de poèmes de son père, ainsi que des textes sur la langue, la terre et les traditions aborigènes. Ces lectures ont suscité une réflexion et ont progressivement façonné sa voix artistique. Depuis lors, elle utilise sa pratique artistique pour apprendre ses langues et, à son tour, les enseigner à ses trois jeunes enfants.
Ses peintures lui servent à la fois de cartes mémoire pour apprendre des mots dans sa langue, mais elles suscitent également des conversations avec ses enfants, qui viennent souvent la voir lorsqu'elle est devant sa toile pour lui demander ce qu'elle peint. Elle profite de ces moments pour apprendre avec ses enfants, en consultant ses livres avec eux et en apprenant ensemble le sens des mots.
Pour elle, la transmission est douce, non assertive, un acte de partage plutôt qu'une revendication. Elle s'émerveille de cette convergence entre vie personnelle, art et héritage culturel : « C'est un peu surréaliste. Quand je dis que je « travaille », en réalité, j'apprends ma culture... et je la transmets à mes enfants en même temps. J'ai tellement de chance. C'est une bénédiction. »