Cette toile est dédiée aux graines du watiya-warnu (acacia tenuissima, un buisson endémique de l’ouest australien) qui ont un usage curatif pour les Aborigènes du désert. Ceux-ci écrasent les graines afin d’en faire une pâte qui une fois ingérée soigne les problèmes d’estomac. Il n’est donc pas étonnant que les Aborigènes aient une légende liée à l’ancêtre watiya-warnu.
On appréciera ici l’originalité de cette peinture très éloignée des canons de l’art du désert : pas uniquement de pointillés ou de formes en “U”, ni même d’empreintes de pattes d’animaux au sol, simplement des lignes très fines formant des cercles. Ainsi se caractérise au mieux l'art aborigène contemporain : ancré dans le monde mythique du Temps du Rêve - temps de la création pour les Aborigènes, il doit en assurer la permanence par un imaginaire pictural sans cesse renouvelé dont la poésie profonde lui permet de rivaliser avec celui des grands artistes occidentaux.