Niah Juella Mcleod est une artiste aborigène issue du métissage et descendante des peuples Monero, Wandandian et Yuin, du sud-est de l'Australie. Elle est la fille de Kathrin Sharp, artiste peintre, et de Bobby Mcleod, militant aborigène, poète, guérisseur, musicien et ancien du peuple Yuin. Son travail illustre son approche identitaire et les questionnements qu’elle porte sur ses racines, à la fois aborigènes et occidentales. Niah Juella Mcleod réimagine les traditions ancestrales de son peuple et propose un récit moderne lié à son territoire.
Le travail du fond évoque les effets de lumière filtrée à travers la canopée, rappelant les rayons du soleil au travers des branches, comme une métaphore de la connexion entre la nature et le monde spirituel.
L’eucalyptus filandreux (stringy bark) est le totem clanique de Niah Juella Mcleod. Les totems claniques aborigènes sont des symboles spirituels et culturels qui relient chaque clan à un animal, une plante ou un phénomène naturel, représentant des ancêtres ou des protecteurs. Ces totems définissent l'identité du groupe, influencent les rituels, les règles sociales et les interdits, et guident la relation des individus avec la nature.
L’eucalyptus filandreux est un arbre originaire d'Australie, particulièrement répandu le long des côtes de la Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland. Le nom « filandreux » fait référence à l'aspect des fibres de son écorce, qui sont longues et effilées. Dans les communautés aborigènes d’Australie, l’écorce revêt une symbolique profondément ancrée dans les traditions culturelles et spirituelles.
En langue aborigène, Bana signifie « la pluie », Gugaa se traduit par « écorce filandreuse » et Waraawara par « fil de pêche ». Dans cette œuvre, elle fait donc référence à une session de pêche sous la pluie, abritée sous des eucalyptus.