Josephine Burak est une artiste aborigène Tiwi que le public a pu découvrir à l'ambassade d'Australie ainsi qu'au Grand Palais dans le cadre d'Art Paris Art Fair 2015. Originaire de l'île Melville (au large de la côte septentrionale de l'Australie), Joséphine Burak est née en 1977 et appartient donc à la toute nouvelle génération des artistes tiwis. S'inspirant comme ses prédécesseurs des rites ancestraux propres à sa communauté (de fertilité ou Kulama ; funéraires ou Pukumani), elle les met également comme eux en rapport avec un site sacré : ici, celui de Munupi, dont elle propose une vision étonnamment stylisée faite de lignes croisées semblables aux motifs tribaux caractéristiques de Melville. Conformément à l'esthétique des artistes tiwis, la toile se fait donc cartographie symbolique d'un espace rituel. Néanmoins, l'œuvre de Joséphine Burak se distingue de celles d'autres peintres plus traditionnels : là où ces derniers privilégient encore les pigments naturels, elle utilise, comme cela se fait dans les communautés du désert central, l'acrylique. Or, ce qui était dans les années 1970 le moyen de produire des œuvres capables de résister à de mauvaises conditions climatiques a aussi permis aux artistes d'enrichir leur palette de couleurs inattendues. C'est le cas ici où les teintes acryliques claires évoquent avec une grande douceur les eaux couleur d'émeraude qui entourent l'île de Melville – loin des tons ocres et bruns attendus.
Collections publiques:
•Munupi Arts, Melville Island