Bagu, L'esprit de la forêt tropicale

Catalogue , 2016

15 €

Editions Arts d'Australie • Stéphane Jacob, 2016
En association avec Suzanne O'Connell, Brisbane
Texte de Jane Raffan
Ouvrage bilingue : français - anglais
Format / Dimensions 26 x 21 cm
Broché, 48 pages, 35 illustrations
ISBN : 978-2-9544576-9-7

C’est la première fois que les céramiques Bagu sont exposées en Europe et hors des frontières australiennes. Elles ont été réalisées par les artistes du centre d’art de Girringun, une petite localité située à 200 km au sud de Cairns, dans le Queensland. Ce n’est qu’en 2009 que les artistes ont révélé leurs œuvres au public australien, à l’occasion de la Cairns Indigenous Art Fair, où ils ont remporté un très vif succès tant auprès de la critique que des collectionneurs.Les Bagu étaient à l’origine des planchettes à feu. Elles étaient traditionnellement composées de deux parties, le Bagu (corps) et le Jiman (bâtonnet). Ces objets avaient une valeur sacrée en raison des pluies diluviennes qui s’abattent régulièrement dans cette région tropicale. Ils étaient transportés au gré des déplacements par ce peuple nomade. Les femmes n’avaient pas le droit des les manipuler, seul un homme désigné par le groupe avait la charge exclusive du feu et devait faire en sorte que celui-ci ne s’éteigne jamais, car le bois environnant était la plupart du temps humide. Outre la cuisson des aliments, il servait à se réchauffer, confectionner des armes et réaliser des cérémonies. Il permettait également de renforcer les liens sociaux tout comme les sources d’eau dans les zones arides.Les Aborigènes du Queensland donnèrent à ces planchettes une forme anthropomorphe en hommage à l’esprit du feu – Chikka-bunnah - qui, selon la légende, lançait des bâtons (jiman) en flamme à travers le ciel. Si autrefois on utilisait exclusivement le bois pour les réaliser, les artistes de ce centre d’art qui expérimentent sans cesse de nouvelles techniques ont récemment choisi d’utiliser la glaise pour s’exprimer. C’est pour cela que les femmes ont maintenant le droit d’en fabriquer à leur tour.Malgré les distances qui séparent les nombreux peuples aborigènes et leurs différences culturelles, ceux-ci sont unis par une même capacité à créer des œuvres éminemment contemporaines à partir d’un substrat religieux dont les origines remontent à plusieurs millénaires.

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