Dans sa série Durum Gadju, Niah Juella McLeod puise dans la richesse des langues autochtones pour évoquer le sud, la naissance et le chiffre trois, inscrivant les figures maternelles dans une géographie à la fois symbolique et spirituelle. Chaque œuvre se déploie comme une rivière, tantôt calme, tantôt en mouvement, où chaque génération de femmes vient déposer sa voix. Ce flux porte les récits, les gestes et les conseils transmis au fil du temps, transformant chaque toile en une mémoire fluide et en une sagesse collective en perpétuelle expansion.
La peinture de Niah est marquée par une esthétique de courbes délicates, d’espaces ouverts et de motifs inspirés des cycles naturels. Les lignes fines ou les petits points, appliqués avec une pipette, une brosse ou une épine d’échidné, créent un motif hypnotique qui capte l’œil et l’esprit. Chaque geste pictural est à la fois intime et universel, tissant un dialogue silencieux entre mères, filles, sœurs et tantes, entre passé et futur.
Descendante des peuples Monero, Wandandian et Yuin du sud-est de l’Australie, Niah Juella McLeod s’inspire à la fois de sa vie personnelle et des traditions du Temps du Rêve (Dreamtime). Fille de Kathrin Sharp, artiste peintre, et de Bobby McLeod, militant, poète et guérisseur Yuin, elle transmet dans ses œuvres l’essence de la résilience, de l’amour et de la force féminine. Durum Gadju devient ainsi un chemin visuel où l’héritage et l’innovation contemporaine se rencontrent, invitant le spectateur à ressentir profondément la puissance de la transmission entre les générations.