Le titre de cette série puise dans la richesse des langues autochtones, où Durum Gadju évoque le sud, la naissance, et le chiffre trois, inscrivant les figures maternelles dans une géographie symbolique et spirituelle. Chaque oeuvre agit comme une rivière, tantôt calme, tantôt en mouvement, dans laquelle chaque génération de femmes vient déposer sa voix. À mesure que l’eau avance, elle emporte avec elle les récits, les conseils, les gestes appris au fil du temps. Ce courant devient une mémoire fluide, une sagesse collective en perpétuelle expansion. À travers une esthétique marquée par des courbes délicates, des espaces ouverts et des motifs en résonance avec les cycles naturels, Niah compose une cartographie sensible du féminin. Ses oeuvres se déploient comme des conversations silencieuses entre mères, filles, soeurs, tantes : un dialogue visuel entre passé et futur.
Le style de Niah évoque la trame d’un tissu ancestral : une tapisserie où chaque ligne, chaque espace vide, a la force d’un souvenir ou d’un conseil transmis sans mot. Dans ce tissage, les figures maternelles deviennent des repères, éclairant le chemin de celles qui suivent. En célébrant ces transmissions invisibles mais essentielles, Niah rend hommage à la force collective des femmes, à leur capacité à porter, guider et relier, comme les racines d’un même arbre qui nourrissent toutes ses branches.