Niah Juella McLeod développe un langage symbolique singulier, à la fois codifié, organique et vibrant, qui forme la base de sa démarche artistique. À travers cette grammaire visuelle, elle tisse des récits mêlant mémoire intime et savoirs collectifs, faisant résonner dans chaque œuvre l’empreinte du territoire, l’héritage spirituel et les expériences transmises.
Dans cette œuvre, Gupu, qui signifie « eau », est représentée par des cercles de points reliés par des lignes qui évoquent des chemins. On y distingue aussi les feuilles du gadi, un arbuste endémique chargé d’une forte signification culturelle.
En Nouvelle-Galles du Sud, pour les communautés aborigènes, lacs, rivières et océans ne sont pas de simples éléments naturels : ils sont des entités vivantes, liées entre elles dans une relation de réciprocité. Ces eaux nourrissent les habitants qui, en retour, ont la responsabilité de les honorer et de les préserver. Cette interdépendance devient un lien profond, une forme de dialogue entre le vivant, la mémoire et la transmission.
Les œuvres de Niah incarnent cette relation sensorielle et spirituelle à la terre. Elles suggèrent que chaque élément du paysage — un cours d’eau, un arbre, une montagne — participe d’un vaste réseau de connaissances ancestrales et de pratiques culturelles, maintenant l’équilibre et l’harmonie au sein de la communauté.