ANONYME

Propulseur de lance , c.1950

Art : Aborigène
Origine : Autres / Others
Dimensions : 5,5 x 82 x 2 cm
Medium : Bois
Prix : Nous contacter / contact us
N° : 4333

La vie quotidienne aborigène fournit l’occasion de nombreux objets (panier et plateau, armes, instruments de musique) où se conjuguent dimensions culturelle et esthétique. Cette rencontre tient essentiellement à ce que beaucoup d’objets usuels jouent aussi un rôle dans les cérémonies en l’honneur du Temps du Rêve et que cette fonction religieuse implique une importante ré-élaboration artistique : peintures, gravures, sculptures viennent les orner et sacraliser. Ce qui est évident dans le cas des poteaux funéraires tiwis ou des totems de la Terre d’Arnhem, à usage d’emblée religieux, prend alors plus de relief quand il s’agit d’artefact à priori utilitaire. C’est en particulier le cas des armes (masses, boomerang, lances, propulseurs de lance) dont la fonction d’instrument de pêche, de chasse et/ou guerrière est récupérée dans un contexte religieux où il s’agit de (re)jouer des batailles mythiques, anticiper de manière magique sur l’issue favorable d’un combat clanique ou de la traque d’un gibier, faire de l’objet un objet “totémique” de vénération. Le woomerah est un propulseur servant à amplifier la force de projection d’une lance. Les propulseurs sont généralement de forme allongée, ils peuvent être gravés de motifs liés au Temps du Rêve ou être simplement polis. Dans les régions du centre et du Sud de l’Australie, les becs prolongent le corps ; ceux de la région nord ont généralement un bec perpendiculaire comme celui-ci datant de la seconde moitié du XX ème siècle. À l’une des extrémités, se trouve une poignée permettant de tenir l’objet. Celle-ci est composée de valves bifaces de coquillages à valeur rituelle. On trouve cette décoration même dans les régions de pleine terre, témoignant ainsi d’échanges entre les diverses régions de l’Australie reliées entre elles par les pistes du Rêve. À l’autre extrémité, la lance est posée sur une encoche en forme de bec en bois et peut être parfois composé de tibia de wallaby. Les différentes parties du woomerah peuvent être fixées par de la résine de spinifex (cactus du désert) ou de la cire d’abeille.