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L'ART AUSTRALIEN |
L'art aborigène australien dans les communautés du Kimberley
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Les principales communautés artistiques aborigènes :
histoire, style, artistes |
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Située au Nord-Ouest du continent australien, la région du Kimberley s'étend sur plus de 400 000 km-carrés à la physionomie très diverse : plages de sable baignées par l'océan indien à l'abri de criques très isolées, plateaux rocheux traversés de rapides, chaîne des Bungle-Bungle, Grand désert de sable et Désert de Tamani où prospère le spinifex - buisson épineux dont les Aborigènes utilisent la sève comme colle…
Si les premiers occupants aborigènes du Kimberley n'ont pas eu à subir de déplacements de population comme dans le désert central, ils ont néanmoins souffert de l'arrivée sur leurs territoires des éleveurs anglo-saxons et des mineurs attirés par la découverte d'or à Halls Creek en 1886. D'autre part, à la fin des années 1960, l'égalité des salaires imposée par le gouvernement australien eut pour conséquence paradoxale que bien des Aborigènes durent quitter les endroits où ils travaillaient pour les éleveurs, ceux-ci ne voulant plus les employer. Certains partirent alors pour des centres urbains comme Fitzroy Crossing, d'autres s'installèrent près d'anciennes missions comme Balgo Hills, d'autres enfin obtinrent des autorités la création de communautés autonomes comme celle de Warmun près de la chaîne des Bungle Bungle, dans le Kimberley oriental. C'est dans ces divers centres que la peinture du Kimberley se développa à partir des années 1980, évoquant tantôt les silhouettes des hommes de Bradshaw énigmatiques personnages inspirés de très anciennes peintures pariétales et dont l'existence semble avoir précédé le Temps du Rêve lui-même (centre et nord), tantôt la geste des Ancêtres parcourant le désert avec femmes et apprentis (près de Balgo, par exemple), tantôt les légendes liées aux Chouettes Wandjina – divinités de la pluie et des tempêtes venues du ciel et de la mer - (au centre et dans le nord - Kalumburu) ou plus simplement des paysages de dunes, de collines ou de montagnes (près de Warmun).
Même si les premières œuvres connues de Balgo datent des années 1940, c'est, comme dans le reste du Kimberley, à partir des années 1980 que la peinture se développa réellement dans cette communauté sur le modèle des grands centres du Désert, et la grande exposition organisée en 1986 par le musée de Perth sur l'Art du Grand désert de sable la consacra définitivement. Conçues comme une affirmation des droits aborigènes sur leurs terres confisquées par les colons européens, les œuvres réalisées à Balgo étaient aussi conçues en étroite relation avec les rituels religieux célébrant la "loi" (ou Julururu) héritée du Temps du Rêve et les premiers artistes (tel Peter Sunfly) étaient des initiés jouant un rôle de premier plan dans ces cérémonies. Si le symbolisme graphique auxquels recourent les peintres de cette communauté ne se distingue pas de celui des autres communautés du désert (cercles pour signifier points d'eau sacrés et sites rituels, U pour désigner les initiés qui s'y rassemblent, lignes diverses pour représenter accidents du relief ou pistes du Temps du Rêve), l'art de Balgo tire toute son originalité du caractère extrêmement coloré et lumineux des œuvres réalisées qui empruntent leur palette au bleu profond du ciel, à l'orange vif des collines, au gris pourpré des plaines, au vert vif des buissons de spinifex caractéristiques de cette région. Mais les artistes surenchérissent aussi sur les splendeurs de leur environnement et, pour célébrer leur terre, il la parent des tons les plus éclatants qu'ils puissent trouver, le rouge et le jaune vif par exemple. Ainsi la réalité et le rêve d'un paradis perdu coïncident-ils en un véritable feu d'artifice où l'intensité de l'éblouissement fait oublier les codes graphiques au profit d'une impression de profonde énergie : après l'exposition de 1986, la deuxième exposition qui consacra l'art de Balgo s'appelait d'ailleurs Images of Power – "Images et Puissance"…
LES ARTISTES ABORIGÈNES DE BALGO HILLS
Les premiers peintres de Balgo étaient avant tout de grands initiés appartenant au clan des Kukatja aussi bien des hommes comme Peter Sunfly Tjampitjin, Jimmy Njamme ou Mick Gill Jaakamarra que les femmes comme Bai Bai Napangarti ou Nellie Njamme Napangarti. D'autres ont pris le relais comme Helicopter TJUNGURRAYI ou Ningie Nangala - et parmi ces artistes, beaucoup de femmes (peignant souvent ensemble) comme Eubena Nampitjin ou Ena Gimme Nungurrayi. Dès 1991, l'exposition parisienne "Yapa, peintres aborigènes de Lajamanu et Balgo" les ont fait connaître et apprécier en France et en Europe. Enfin, une nouvelle génération (Elizabeth Gordon, Pauline Sunfly, etc.) poursuit avec succès dans la voie initiée par les premiers peintres de Balgo.
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Située au Nord-Ouest du continent australien, la région du Kimberley s'étend sur plus de 400 000 km-carrés à la physionomie très diverse : plages de sable baignées par l'océan indien à l'abri de criques très isolées, plateaux rocheux traversés de rapides, chaîne des Bungle-Bungle, Grand désert de sable et Désert de Tamani où prospère le spinifex - buisson épineux dont les Aborigènes utilisent la sève comme colle…
Si les premiers occupants du Kimberley n'ont pas eu à subir de déplacements de population comme dans le désert central, ils ont néanmoins souffert de l'arrivée sur leurs territoires des éleveurs anglo-saxons et des mineurs attirés par la découverte d'or à Halls Creek en 1886. D'autre part, à la fin des années 1960, l'égalité des salaires imposée par le gouvernement australien eut pour conséquence paradoxale que bien des Aborigènes durent quitter les endroits où ils travaillaient pour les éleveurs, ceux-ci ne voulant plus les employer. Certains partirent alors pour des centres urbains comme Fitzroy Crossing, d'autres s'installèrent près d'anciennes missions comme Balgo Hills, d'autres enfin obtinrent des autorités la création de communautés autonomes comme celle de Warmun près de la chaîne des Bungle Bungle. C'est dans ces divers centres que la peinture du Kimberley se développa à partir des années 1980, évoquant tantôt les silhouettes des hommes de Bradshaw énigmatiques personnages inspirés de très anciennes peintures pariétales et dont l'existence semble avoir précédé le Temps du Rêve lui-même, tantôt la geste des Ancêtres parcourant le désert avec femmes et apprentis (près de Balgo, par exemple), tantôt les légendes liées aux Chouettes Wandjina – divinités de la pluie et des tempêtes venues du ciel et de la mer - (au centre et dans le nord) ou plus simplement des paysages de dunes, de collines ou de montagnes (près de Warmun, dans le Kimberley oriental).
Les premiers artistes à se faire connaître appartenaient à la communauté de Warmun et pratiquaient une peinture essentiellement à base d'ocres naturelles rappelant les couleurs de leur terre natale. Ces œuvres, inspirées de peintures rupestres, furent d'abord réalisées sur des panneaux de bois à des fins religieuses puis comme partout ailleurs sur des toiles mais sans recourir à des peintures acryliques ni abandonner les ocres, le charbon de bois ou le kaolin - quand des communautés comme celle de Balgo Hills allaient au contraire pratiquer un art extrêmement coloré.
Les artistes de Warmun s'attachent surtout à représenter des sites sacrés, projetant le paysage sur un plan horizontal et soulignant les éléments qui le composent par des lignes de pointillés. De ce point de vue, leur peinture tient beaucoup de celle du désert - la dimension narrative des œuvres en moins.
LES ARTISTES ABORIGÈNES DE WARMUN
Dès les premières années où la communauté de Warmun se fit connaître, deux peintres retinrent l'attention au point que le second fut choisi pour représenter l'Australie à la Biennale de Venise en 1990 : Queenie McKenzie et Rover Thomas. Or, tout en évoquant des sites sacrés de la région, ceux-ci avaient d'emblée donné à leur travail une dimension humaine et politique très forte dénonçant les moments malheureux de l'histoire du peuple aborigène. Ainsi dans un impressionnant tableau, Queenie McKenzie évoquait-elle l'histoire de Rover Thomas lui-même, victime des pastoralistes : dans un décor de collines on y voit les silhouettes de colons anglo-saxons reconnaissables à leur casque et celles d'aborigènes fuyant devant eux. Rover Thomas est figuré étendu et blessé à la tête par un cheval tandis qu'il rassemblait du bétail avec Queenie - qui le sauva.
Par la suite, d'autres artistes ont aussi accédé à une importante notoriété comme Mabel Juli, Shirley Purdie, Billy Joongoora Thomas : ils témoignent tous de la vivacité de l'école de Warmun dont les artistes sont aussi très inventifs dans le domaine cérémoniel créant de nouveaux rites pour exprimer la singularité de leur univers religieux : ainsi comme Rover Thomas l'avait fait avec le Kuril Kuril, tout récemment un autre artiste, Alan GRIFFITHS JANGALA a imaginé le Bali Bali qui est devenu un grand thème de sa propre peinture figurative.
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Quelques références :
Musée du Quai Branly, Musée des Confluences à Lyon, Musée d'Art Contemporain les Abattoirs à Toulouse,
Musée de la Musique, Museum d'histoire naturelle de Lille, Musée d'Art et d'Histoire de Rochefort, Musée des Arts d’Afrique et d’Asie de Vichy, Fondation Burkhardt-Felder - Musée La Grange à Môtiers en Suisse, Fondation Electricité de France,
Fondation Colas, Banque Dexia ...
Nous sommes membres de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d'Art et de Collection (C.N.E.S.)
Nous sommes membres du Comité Professionnel des Galeries d'Art
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