Cette oeuvre a été exposée au Musée d’Art Contemporain les Abattoirs de Toulouse dans le cadre de l’exposition “Temps du Rêve / Dreamtime” en 2009.
Du fait de leur isolement par rapport au continent proprement dit, les aborigènes tiwis des îles de Melville et de Bathurst, au nord de l'Australie, ont développé une culture sans grand rapport avec celle des aborigènes du désert par exemple.Celle-ci se caractérise principalement par deux types de cérémonies religieuses : le Kulama et le Pukumani. Le Kulama est un rituel de fertilité, lié à la récolte de l'igname. En triant bonnes et mauvaises racines, les femmes tiwis éliminent symboliquement le mal de la communauté et contribuent à son harmonie.Les rites pukumani sont des rites funéraires. Ils auraient été institués, au Temps mythique du Rêve, par l'Ancêtre Purrukuparli que la mort accidentelle de son fils Jinani avait plongé dans le désespoir. Après avoir voué l'humanité à connaître une mort qu'elle ignorait jusqu'alors et avant de disparaître lui-même dans les eaux de la mer, Purrukuparli procéda aux funérailles de son fils et instaura le rituel du Pukumani. C'est sur le modèle de cet acte fondateur que les Tiwis enterrent encore aujourd'hui leurs morts. A l'occasion des funérailles, ils dressent sur la tombe du défunt un ou plusieurs poteaux en bois sculpté représentant le mort, son totem (souvent un animal) ou encore une divinité liée au Pukumani comme Purrukuparli, par exemple. De formes humaines, animales ou abstraites, les tutinis sont peints à l'aide de pigments naturels (ocres, kaolin, charbon) avec des motifs géométriques, pointillés et lignes (pouvant incarner la vie du mort, son voyage spirituel, la relation qui unissait les danseurs au défunt, etc.) ou plus réalistes pour évoquer, le cas échéant, les traits d'un visage – yeux, barbe, etc. Sur ce poteau, les motifs géométriques qui ornent les formes géométriques ainsi que l’oiseau sont des motifs claniques : ils symbolisent l'appartenance du défunt à tel ou tel groupe de la communauté tiwi.Il faut enfin signaler que l’oiseau marin à la tête de ce poteau incarne un des oiseaux qui par ses cris prévint Purrukuparli que son fils était mort.
Cette toile est accompagnée des certificats d'authenticité du centre d'art de Jilamara Arts and Crafts n° 44.00 et de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène. |