Eau-forte, éd.45, 80 x 120 cm, 2008
« Maman » est le gémissement ou le chagrin éprouvé par une femme du clan dugong lorsqu’un de ces animaux a été transpercé par la lance d’un jeune garçon dans le cadre de son initiation qui doit le mener à passer dans le monde des hommes adultes.
Ce gémissement fait partie d’une cérémonie importante appelée Zug Ngurrpai.
Les trois femmes représentées dans l’estampe sont en train de donner symboliquement le sein au dugong mourrant.
Un lavis tusche* a été intégré à la gravure de la plaque pour reproduire les larmes versées par les femmes que Dennis relie au dessin de dugong, tel qu’on peut le voir peint sur les parois des cavernes de l’île de Badu.
Après avoir été tué, le dugong est cuit puis consommé par tout le monde sauf par les parents du petit garçon pour qui on célèbre la cérémonie.
Les parents reçoivent également des coups avec des branches pendant qu’on leur fait l’éloge de la prouesse de leur fils. Il atteint alors le statut de modèle pour les jeunes garçons qui n’ont pas encore capturé leur premier dugong.
*Tusche : le lavis « Tusche » est un liquide gras généralement utilisé par les lithograveurs. Dennis a adapté cette technique en l’employant sur des plaques de gravure. Les superbes lavis qu’il crée mettent en valeur le fond de ses eaux-fortes.
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Etching, ed.45, 80 x 120 cm, 2008
Maman is the moaning or grief expressed by women of the dugong clan when their totem has been speared by young boy in pursuit of his initiation into manhood.
This moaning is part of an important ceremony called Zug Ngurrpai.
The three women depicted in the print are symbolically feeding the slain dugong with their breasts.
A tusche etching process has been used to replicate the women’s tears that the artist likens to the shapes of the dugong drawings seen in the rock caves on his island of Badu.
The dugong is butchered, cooked and eaten by everyone except the parents of the boy who is the subject of the ceremony. The boy’s parents are beaten with branches while they are offered expressions of admiration on their son’s prowess. He is held up as a role model to those other young boys who have not yet captured their first dugong.
Song and dance accompanies the ceremony and at its conclusion, when all the dugong has been eaten, the participants are permitted to take any possessions they fancy from the parent’s house. |